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Frédéric Bruly Bouabré

(Zépréguhé, Daloa, 1923 – Abidjan, 2014)

Autodidacte, Bruly Bouabré est entré dans le champ des arts suite à une vision « céleste ». En effet, le 11 mars 1948, alors qu’il se rend au travail, il entre en transe. « Le ciel, dit-il, s’ouvrit devant mes yeux et sept soleils colorés décrivirent un cercle de beauté autour de leur Mère-Soleil ». Suite à cette vision, il est conduit à l’hôpital. A sa sortie, il a conscience qu’il n’est plus le même homme. Il sera un être en mission et se fera appeler « Cheikh Nadro » : celui qui n’oublie pas.

Depuis, il se fera prophète, créera une religion (L’Ordre des persécutés). Il se lancera dans l’écriture d’un grand œuvre : un livre sacré. Suite à un songe, il inventera également une écriture à partir de la forme de petites pierres observées dans le village de Bekora (Daloa, Côte d’Ivoire). Il sera surtout artiste et réalisera des œuvres de petit format avec des supports pauvres (stylo à bille, cahier, fiches cartonnées notamment). Ses dessins à l’écriture ingénue ont des pourtours animés par des pensées sur les êtres, les phénomènes et les choses.

Pendant longtemps incompris, Bruly Bouabré cherchera la reconnaissance auprès de diverses personnalités du monde de la science comme Théodore Monod ou de la politique. L’un de ses manuscrits, entièrement écrit en anglais dans les années 1980 et exposé en 2007 à Ikon Gallery (Birmingham, Angleterre), a pour destinataire la Reine d’Angleterre. Révélé au monde entier par l’exposition «Magiciens de la Terre» (Paris, 1989), Frédéric Bruly Bouabré est un artiste réclamé par les principaux musées du monde.

De New-York à Londres et de Paris à Johannesburg, son écriture picturale singulière et décapante, qui mêle ingénuité et sciences ancestrales, est constamment questionnée par les plus grands amateurs d’art.

Henri N’KOUMO, critique d’art

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